Projet d’extension de GUZET-NEIGE - UTN 2005 - Des rapport de l’administration qui corroborent nos analyses -
UTN-GUZET-RAPPORTS DE L’ADMINISTRATION CONFIRMANT LA NECESSITE DE NE PAS AMENAGER (suite )
3.RAPPORT DE LA DEATM-ODIT
Ce compte rendu réalisé par l'ODIT à la demande de Monsieur le Préfet de Région fut adressé aux membres du Comité de Massif qui délibérèrent du projet en question le 28 novembre 2005.
Il suivit la consultation publique qui s’acheva le 26 octobre. Il correspond à un travail de synthèse censé mettre en lumière la légitimité ou l’illégitimité du projet. Il a donc été écrit après avoir pris connaissance du rapport du CEA et autres argumentaires des militants écologistes.
Petite remarque : ce rapport n’est signé d’aucun nom, ni même daté du mois de sa parution.
On peut toutefois y lire le nom de l’organisme l’ayant écrit : la DEATM Antenne Pyrénées et sud Massif Central
Le sigle DEATM signifie : Direction des Etudes et de l’Aménagement Touristiques de la Montagne...
Cet organisme est lui-même une antenne de l’ODIT: Observation, Développement et Ingénierie Touristique.
Tous deux sont sous la tutelle du ministère du tourisme.
On le voit: de par sa fonction même, la DEATM à qui l’administration attribue un rôle de consultant de première importance n’est pas pour autant censée garantir une objectivité suffisante ni encore moins des compétences écologiques particulières...(A retenir pour ce qui suit.)
Nous commentons ici, les extraits les plus significatifs mis entre guillemets..
1. DES CENTAINES DE LETTRES NON PRISES EN COMPTE
LA DEATM-ODIT ECRIT :
<< Un grand nombre de lettres sont arrivées directement à la préfecture de région à l'attention du préfet. Ces envois ont été considérés comme hors procédure puisque seul le préfet du département est en charge de la procédure d'instruction du dossier UTN et la teneur de ces lettres n'a pas été prise en compte dans le présent rapport. >>
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A notre connaissance, plusieurs centaines de lettres d’opposants au projet sont arrivées à la préfecture de région.
Apparemment, le rapport DEATM n'a donc pas pris en compte la teneur d'un tel courrier simplement parce qu'il est hors procédure. Observons qu'il suffisait de renvoyer le courrier à la préfecture du département pour qu'il devienne pleine procédure... Pour ensuite le renvoyer à la DEATM...
Faut-il voir là un simple problème d’acheminement du courrier ou plutôt un exemple frappant de responsables ayant trouvé un bon prétexte pour ne pas avoir à tenir compte d’un courrier dérangeant ?...Qu’est ce donc qui interdisait à la DEATM de donner une petite synthèse de ce courrier ?
Enfin quoi, vise-t-on la concertation ou plutôt à éliminer tout ce qui est susceptible de déranger ?
Note:
Dans le cadre du contentieux en cours, le mémoire en défense du 7/7/2006 de M.Daubigny,préfet de région, tente de s’expliquer au sujet de ces lettres: nous rendrons compte de cette réponse -qui confirme nos soupçons -ultérieurement.
2. DE PROJET EN PROJET
<<Ce sera vraisemblablement le dernier aménagement d'importance de la station de Guzet -Neige.>>
Le mot "vraisemblablement" montre à ce sujet que rien n'est acquis en la matière...
Le dossier UTN 2002 lui-même fait clairement allusion à l'éventualité d'un autre projet concernant le cirque de Gérac...
Le dossier UTN de 87-89 fourmille de projets , en suspens.
L'actuel projet était déjà proposé en 1987.
Vu l'aspect éphémère de toute fonction personne ne saurait garantir que de nouveaux promoteurs ne souhaiteront pas réaliser des projets que les premiers avaient éventuellement refusé.
La réflexion se doit de porter avant tout; ici, sur le projet tel qu'il est, tel qu'il est présenté dans le dossier UTN 2005 . C'est bien celui-là qui est remis en cause ici, indépendamment de tout autre projet. Et l’absence éventuelle de nouveaux projets ne serait en rien, un argument suffisamment pertinent pour autoriser un mauvais projet.
3. AU SUJET DE LA NATURE DES AMENAGEMENTS PROJETES
<< Réalisation d'un téleski et de deux pistes>>
Ce propos est trop réducteur. En effet, les aménagements projetés sont multiples :
1. Combe n°1 : deux pistes seront utilisés par les skieurs : variante Est et variante Ouest. Avec deux zones importantes de chantier (tronçon 1 et tronçon 2 )
2. Entre le centre de la combe du Cerda et la base du téléski : une piste sera créée, plate forme de 15 m de large en moyenne passant à la base de la face Nord de l'Abibardis. Il s'agit d'une piste retour, servant également de liaison pour les engins de chantier, (...)
3. Entre le col d'Escots et la base du téléski : création d'une autre piste dite ZAG, plate forme moyenne de 15m de large. Les skieurs descendent du col d'Escots et aboutissent à la base du col d'Escots.
4. D'autres pistes sont également citées dans le dossier: deux se situant chacune de part et d'autre du téléski,
5. Une piste naturelle dite rouge par les uns et noire par l'expert avalanchologue (piste utilisant le couloir 6b ). Ce type de piste est fortement susceptible de faire l'objet de travaux ultérieurs (notamment de déroctage).
6. L'implantation du téléski lui-même nécessitera certainement l'arasement de petites barres rocheuses.
7. D'autres travaux non clairement prévus sont également à envisager (cf. notre rapport )
8. Enfin, il faut tenir compte du fait que de nouveaux domaines hors-pistes - dangereux à très dangereux - seront ainsi rendus accessibles
4- AU SUJET DE L'IMPACT DES TRAVAUX
<<Les travaux à réaliser sont d'une certaine importance et situés sur un terrain fragile mais stable.>>
Il est donc reconnu ici que les travaux seront importants.
Mais comment donc un terrain peut-il être à la fois fragile et stable ? Quelle étude permet éventuellement de le dire ?
Voir notamment l'étude DIANEIGE (du dossier UTN) (ingénierie des domaines skiables )
DIANEIGE présente les caractéristiques des chantiers à réaliser et précise à trois reprises que les études hydrauliques et géotechnique n'ont pas été réalisées. (pages 1 ,8 et 9 )
Les phrases suivantes sont plus explicites :
<<Le tracé des pistes retenu bien que choisi pour son moindre impact n'est cependant pas neutre vis à vis de l'environnement >>
<<De par son côté linéraire le tracé ne peut être dissimulé de tous les points de vue>>
Et plus loin, en conclusion :
<<Les terrassements de pistes envisagées devraient laisser une trace visible malgré toutes les précautions qui devraient être prises et cela comme tout terrassement en zones rocheuses.>>
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Au sujet du grand tétras l’ODIT explique que [ les aménagements projetés ] <<peuvent avoir des conséquences néfastes :(...) Ceci a été constaté sur la station même et sur d'autres sites.>>
Ce propos de l'ODIT ( dont le domaine de compétence n’est pas censé être celui de l’écologie ) n’est, à nos yeux, qu’un semblant d’écho aux propos plus explicites de l'expert de l'ONCFS ou des écologues de l'AMIDEV
Rappelons par exemple que l’AMIDEV écrit page 34 de son dossier:
<<Plusieurs mesures réductrices ont été envisagées, mais aucune ne semble efficace ou réaliste.>>
(...)
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Au sujet d'autres espèces protégées:
<< La conduite des travaux dans ces zones devra être exemplaire de façon à favoriser la réimplantation ultérieure des espèces>>
A notre connaissance , la disparition en un lieu donné d'une espèce protégée par destruction directe de son milieu ne s'est jamais traduite ultérieurement, en ce même lieu, par sa réimplantation spontanée ni même artificielle. Pour en avoir conscience, il suffit d'observer combien est vain de tenter de cultiver, par exemple, des espèces communes de champignons.
Soyons également conscients de la logique des aménageurs : elle ne consiste pas à oeuvrer en faveur d'espèces végétales, mais plutôt en leur défaveur.
Quoi qu'il en soit, la situation financière de Guzet n'est pas suffisamment satisfaisante pour qu'elle investisse plus que prévu dans la sauvegarde d'espèces dont souvent elle ignore l'existence (à ce sujet les délais impartis ne nous ont pas permis de préciser les menaces qui pèsent sur d'autres espèces protégées végétales et animales.)
Guzet ne peut donc, là encore, qu'être encline à sacrifier le pôle Protection.
<<Du soin à apporter à ces travaux, (terrassements, enherbement,) dépend la réussite de l'ensemble à la fois vis à vis du milieu que de l'attente de la clientèle. Le choix et la surveillance de l'entreprise (...) sont donc primordiaux.>>
L'expression "réussite de l'ensemble" nous paraît inappropriée.
Les travaux projetés dans la vallée du Fouillet sont par essence, fondamentalement générateurs d'impacts conséquents sur le milieu naturel, habitats et espèces ; avec dégradation visuelle des plus importantes. Quelles que soient les méthodes utilisées, les soins apportés et la surveillance effectuée.
Il ne saurait donc y avoir de "réussite de l'ensemble" ni sur le milieu , ni sur une clientèle de plus en plus attentive à un réel respect de l'environnement. D'autant plus si la promotion touristique envisagée vise justement une clientèle recherchant des promenades pleine nature (cf. § suivant )
5- AU SUJET DE LA CLIENTELE VISEE
<< il s'agit de permettre une promenade en pleine nature.>>
1. Ce qui est un pur non-sens.
En effet, la nature en question depuis le sommet du Freychet sera jalonnée de traces de chantier des plus conséquents qui n'ont rien de naturels ( d'abord sous le sommet versant sud; ensuite au col au niveau d'un mamelon; puis sous le col au niveau d'un petit éperon qui sera entaillé (tronçon 1) ; puis au niveau d'un verrou qui sera dynamité avec zone environnante entièrement reprofilée; puis sur près de 2km la grande balafre des pistes dites "Cerda" et ZAG.
2.Dans l'image de "pleine nature" que les promoteurs veulent donner, les nuisances diverses ainsi induites sur la faune sont également à prendre en considération .(cf grand tétras, lagopède, ...) .La faune n'est pas une notion abstraite de la nature elle en est partie intégrante.
3.Le fait même que des associations de protection de la nature (UMINATE 65, les Verts , Nature- Midi-Pyrénées, Paysages de France, Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées, CEA, .... rejettent ce projet apporte une certaine garantie quant à la réalité et à la teneur des problèmes environnementaux correspondants .Et attestent ainsi qu'on ne saurait parler de "promenade en pleine nature", dans un secteur qui sera particulièrement dé-naturé.
Ce type de discours d'une station de ski qui voudrait se réclamer d'une image nature tout en la détruisant n'est guère acceptable. C'est soit l'un, soit l'autre, mais certainement pas les deux à la fois.
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<<On peut cependant regretter surtout pour les skieurs débutants que cette piste se trouve à l'extrémité de la station par rapport aux hébergements.>>
Nous le disons également : est ainsi accentué le problème de configuration en long de la station (cf page 21 du rapport CEA )
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<<Ce sera ouvert à n'importe quel niveau de skieur.>>
C'est inexact: la descente sous le sommet du Freychet est relativement pentue( voir photos ). Il s'agit d'une piste rouge passage obligée pour se rendre dans la combe du Cerda. (On peut le démontrer.) Cette piste rouge est accessible seulement à partir d'un certain niveau.
On note également dans la combe du Cerda des portions équivalentes à des pistes rouges. (Comme le fait remarquer la note de présentation du dossier UTN, page 2.)
6-AU SUJET DE LA FREQUENTATION
Concernant l'augmentation de la fréquentation prévue par le bilan prévisionnel du Syndicat :
<<cette fréquentation paraît bien optimiste même dans le cadre d'années bien enneigées.>>
Et plus loin, en conclusion:
<<Le projet ne devrait pas permettre à lui seul une augmentation sensible de la fréquentation et ainsi un meilleur équilibre financier.>>
Propos qui corroborent ce que nous disons.
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7-AU SUJET DE LA JUSTIFICATION DU PROJET
<<il s'agit pour cette nouvelle demande de compléter le dispositif de l'UTN 2002 >>
Le dossier UTN 2002 n'était pas aussi affirmatif sur ce projet de 2005 puisqu'il disait notamment:
<<(...) la logique de l'aménagement prévu est d'améliorer la desserte du vallon de Freychet, et peut-être à terme la Combe de Cerda et le vallon de Gérac, avec une remontée mécanique (....)>>
Le "peut-être" montre bien que les auteurs de l'UTN 2002 n'étaient pas absolument convaincus de la nécessité du nouveau projet .
<< Il s'agit d'un projet permettant de rentabiliser à la fois le télésiège du Freychet et d'apporter une touche finale dans la ligne du positionnement marketing de la station.>>
Nous renvoyons ici aux pages de notre rapport qui montre au contraire, que le secteur présente toutes les caractéristiques nécessaires pour pénaliser Guzet-Neige.
Dès lors, vouloir de ce projet ce serait ni plus ni moins sacrifier des impératifs fondamentaux (environnementaux,économiques et sécuritaires) au seul motif d'un positionnement de marketing , ce qui n'a pas de sens .
Quant à faire la promotion "de la petite vallée blanche" et vouloir en donner une image nature, sans préciser les impacts environnementaux correspondants, sans préciser également qu'elle ne sera ni très attractive, ni très disponible, (ni toujours blanche), mais aussi non suffisamment sécurisée, ce serait utiliser un procédé qui n'est pas loin d'être assimilable à de la publicité mensongère.
Toute publicité de ce type sollicite nécessairement une réhabilitation de la vérité; elle ne saurait donc perdurer.
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8- AU SUJET DE L'ENNEIGEMENT
<<L'enneigement devrait être suffisant étant donné qu'il s'agit de la partie nord du pic de Freychet.>>
Dans cette phrase, l'expression "devrait être suffisant" atteste d'une certaine incertitude . Cette incertitude est confirmée par l'expression qui suit et qui correspond à une erreur : "partie nord du pic de Freychet”
Erreur commune d'orientation attribuée aux vallons convoités. (Orientation qui est censée justifier à elle seule un enneigement important. ) Or, comme nous l'avons dit, d'une part,( hormis la base d’une face nord au pied de laquelle passera la piste de retour) ces vallons sont orientés non au nord, mais au nord-est . D'autre part leur accès est tributaire d'au moins quatre zones à enneigement déficitaire.
Voici ces quatre zones (cf. carte)(...)
zone 1 correspondant à la piste du versant sud du Freychet d'une longueur d'environ 175 mètres (voir photo page 18 du rapport CEA)
zone 2 Cette zone exposée à l'Est mesure environ 550 mètres de long.(Pour le vérifier , il suffit de regarder la carte au 1./5000 de la note de présentation UTN ) (voir photo page 2 de ce "complément d'informations”
zone 3 également exposée à l'Est et se situant au niveau de la jonction entre la piste Cerda et la piste ZAG (gare de départ du téléski ) Longueur d'environ 150 mètres. (voir photo 2 du "complément d'informations" Cette zone est également à faible altitude : 1550 mètres environ .Les pistes situées également de part et d'autre du téléski (au niveau de sa base) sont concernées.
zone 4 correspondant au départ de la piste ZAG : en contrebas du col d'Escots (et au niveau du col d'Escots lui-même (voir photo page 2 de ce complément d'informations )
Ces zones sont fondamentales .
Que les vallons soient enneigés ou non, leur accès lui reste tributaire de ces zones.
Dès lors il y a problème.
Nous renvoyons donc ici aux pages 1 et 2 de ce complément d'informations et aux pages 17 à 19 du rapport CEA.
(Pour cette version électronique, voir page 6 )
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9-AU SUJET DE L'ASPECT FINANCIER
<< S’il est important au niveau marketing, le projet ne devrait pas provoquer à lui seul une augmentation sensible de la fréquentation et ainsi un meilleur équilibre financier.>>
<<Les dépenses liées au projet ne peuvent être acceptables qu'avec un fort taux de subventions globales (50%) et seule la participation de l'Etat semble acquise à ce jour .>>
<<Malgré les années de bon enneigement une subvention d' exploitation de l'ordre de 10% du montant du chiffre d'affaires est nécessaire chaque année.>>
-C'est ici préconiser la poursuite d'une politique bien connue : recourir aux contribuables pour qu'ils cautionnent perpétuellement un projet relevant de la fuite en avant.
Préconiser une telle assistance c'est reconnaître indirectement que le projet n'est pas en mesure de combler le déficit de la station.
Voire qu' il est susceptible de l'aggraver.
Or, nous savons que les meilleurs chiffres d'affaires sont atteints en restreignant le domaine skiable.
Dès lors, est confirmé ici que ce projet -qui n'est pas une restriction mais une extension - correspondra, s'il se réalise, à un non-sens économique.
- Rappelons que depuis plusieurs années le syndicat préconise une réduction des frais de personnel .
(voir pages 23 [§ "création d'emplois "] et page 25 du rapport CEA .)
Guzet n'a donc pas les moyens d'assurer techniquement et financièrement la sécurité réelle du domaine convoité. Si elle consacre un plus grand nombre d'emplois que prévu à la sécurité (ce qui ne garantira pas pour autant une réelle sécurité) , ce sera nécessairement au détriment de la gestion financière.
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10- AU SUJET DE LA SECURITE
<<Les mesures de détails concernant la sécurité seront à mettre en place >>
-Il paraît inapproprié de parler de mesures de détails au sujet de la sécurité.
Ces mesures de sécurité auraient du être adoptées dès à présent, exposées dans le dossier UTN et non ultérieurement.
-Au sujet des avalanches, nous regrettons que l'ODIT n'est pas davantage développé le sujet.
Rappelons que le secteur considéré est avalancheux à très avalancheux. Le confirme:
nos photos
l'expert avalanchologue (dossier UTN 2005)
diverses autres études ou observations auxquelles cet expert se réfère et qui émanent des organismes suivants :
- CEMAGREF,
- ONF,
- RTM,
- Artificiers et pisteurs de la station
- le dossier UTN 87 qui décrète : on ne peut considérer le secteur utilisable pour la station
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