Mijanès,projet
L’essentiel à savoir
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Ariège-Pyrénées, Montagne menacée
Montagne-protection.org
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Projet d'extension de la station de ski de MijanèsNOTES, d'après compte-rendu de Gilbert Chaubet
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Source des données :Gilbert Chaubet-Président du Comité Ecologique Ariégeois(Entre guillemets: il s’agit de citations extraites du dossier du projet .)
Vallée de la Maure menacée : par l’implantation d’un téléporté et la construction de pistes comprenant des talus de 8 à 10 m de haut.
1998 : premier projet avait été rejeté. Il consistait à relier la station de Mijanès à celle d'Ascou.
Parmi les raisons ayant motivé le refus : les impacts environnentaux trop importants.
2007: le projet reçoit l'approbation du préfet de région. Coût 2,2 millions d'euros.
Deux programmes:
1-aménagement du secteur des crêtes avec création de deux pistes et implantation d’un téléski;
2-aménagement de l’itinéraire du Tarbézou
Au total: des terrassements sur pas moins de 5km...
AVALANCHES ET INCITATIONS DANGEREUSES AU HORS-PISTE:
(couloirs d’avalanches sous le pic de Monpudou, plaques à vent en crête, axe de la vallée de la Maure exposé ).
Elle s’avère très difficile à sécuriser : « pentes inclinées à 90% sous le pic, puis à 70% vers le col ». « Une grande avalanche de plaque s’est déclenchée en février 2006, sur 600 mètres de large ».
Dans le premier projet, « la piste devrait être sécurisée systématiquement … La bonne position des tirs ne sera pas facile à trouver et les résultats seront incertains, surtout en neige ventée. Il faudrait cinq à huit points de tirs manuels et placer des charges avec un retard suffisant pour avoir le temps de se mettre à l’abri (départs amonts non exclus avec l’explosion) ».
Le deuxième projet exclu la sécurisation systématique de la traversée en se rapprochant de la crête. Si cela évite un personnel spécialisé important, le danger reste latent en aval de la piste. Le hors-piste, impossible à interdire y sera très dangereux
Le troisième projet prévoit « une arrivée du téléski sous Monpudou avec un tracé sur l’arête, puis une pente à 6,5% ».
On ne gagne rien pour la glisse, le risque avalancheux subsiste en aval et l’enneigement y est encore plus aléatoire.
FAUNE , FLORE ET PAYSAGES
L’ONF écrit au sujet de cet accès : « extrêmement sensible en raison des risques d’atteinte au GR et aux pelouses d’altitude déjà dégradées ».
« pour mémoire une étude paysagère et d’aménagements pour l’accueil du public en projet au col de Pailhères ».
Nombreuses espèces de plantes protégées qui subitement ne le sont plus, [ interdites de cueillettes mais pas de coups de bulls... ]
« le simple constat de la destruction de ces milieux (ZNIEFF type 1) est inacceptable.
Le lagopède, excentré, pourra être impacté par le projet (P 194)
Présence de l'ours avéré>> (p.80)
Fragmentation de l'habitat du grand tétras
Selon le dossier UTN, 67% de la zone d’hivernage
sera touché par le projet (le grand tétras ne la fréquentera plus.)
« On sait désormais que le grand tétras est très sensible à la fragmentation de son habitat….seules les grandes populations ont des chances de survie à long terme ». (E. Mennoni - Expert de l’ONCFS )
S’il y a du hors piste en plus, cela aboutirait à une quasi disparition des possibilités d’hivernage »
Plus grave, ce problème local s’inscrit dans une problématique pyrénéenne. P 324 : « en diminuant les effectifs locaux de l’espèce, on diminue automatiquement les probabilités d’échanges entre noyaux voisins……Or, le Capcir voit ses habitats diminués de 50%. L’Aude et l’Ariège sont impactés par les stations d’Ascou, des Monts d’Olmes, d’Ax et de Beille où l’impact considérable est documenté. Il y a risque d’îlotage des noyaux subsistant entre les domaines skiables. >>
Mesures compensatoires dérisoires
Or les compensations projetées ne sont pas en mesure de favoriser réellement cette conservation.
Autrement dit: le projet va clairement à l’encontre de cette conservation.
EQUILIBRE FINANCIER TRES INCERTAIN...
Col de Pailhères à 2001 m. fermé 7 mois/ an(lors d’hivers sans “effet- serre”) et isolant le Donezan du reste de l’Ariège.
Parking pour 1200 personnes...[ petites routes sinueuses du Donezan inadaptées...]
Non pris en compte diverses dépenses, par exemple:
le nécessaire recours aux canons à neige et travaux correspondants. )Ou encore des dépenses concernant le suivi des espèces (environ 40 000 euros...)
18 autres stations sur 3 départements (09,11,66).
« Jusqu’en 1998, 1999 l’épaisseur maximale atteignait fréquemment 130 centimètres. Actuellement il est rare de dépasser 70 centimètres (p 67)»
«-essuyer un déficit lié à une année difficile ;
-disposer d’une marge financière permettant de s’affranchir du support des collectivités ».
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Petite conclusion :
Nul doute: la petite station si sympathique aux yeux de beaucoup va perdre de son attrait...
Même si d’autres accourront, sans état d’âme, mais épris de vierge nature, pour slalomer sur les plate-formes si naturelles des grosses pelles-mécaniques...
Elle perdra de son attrait mais aussi de ses espèces et de ses paysages, si remarquables...
Et cela au nom de prétextes économiques,certes, mais dont rien ne garantit la pertinence; bien au contraire...
Avec bien entendu, comme toujours, la bénédiction des contribuables.
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En fait, le projet de Mijanès ? C’est le clone de celui de Guzet ...
Mijanès ou Guzet,qu’importe les menaces.
Avalanches menaçantes, espèces et paysages menacés, finances menacées, économie menacée, c’est bien cela : Ariège-Pyrénées, Montagne menacée !
Projet de Mijanès? Projet de Guzet ?...Mais à part les écolos militants qui s’en préoccupe vraiment ?
Vive donc l’imminent parc naturel qui visiblement s’en désintéresse absolument...
Normal: ce sont les mêmes qui aménagent et font tout pour l’obtenir, ce parc... Tout, sauf protéger.
Lilian Brunel
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Voir également:
M.Barnier a donné son accord !
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